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LES TRAITEMENTS > Modifications hématologiques

Les modifications hématologiques sont induites par la chimiothérapie et peuvent concerner les trois lignées sanguines : lignée blanche avec la neutropénie, lignée rouge avec l’anémie et lignée plaquettaire avec la thrombopénie.
Concernant la thrombopénie, il n’existe pas de moyens spécifiques de corriger cette anomalie en dehors de la transfusion sanguine. Cette démarche transfusionnelle s’avère nécessaire quand la valeur des plaquettes est trop basse (< 25.000/mm3) et fait encourir un risque hémorragique.

La neutropénie

La neutropénie induite par la chimiothérapie représente fréquemment une toxicité dose-limitante dans la plupart des schémas de chimiothérapies utilisés avec une incidence variable selon le schéma. Elle représente un facteur de morbidité et de mortalité important dans la plupart des cas en lien avec la survenue de complications infectieuses, essentiellement la neutropénie fébrile. On considère que la neutropénie est un facteur de risque lorsque le taux de polynucléaires neutrophiles est < 500/mm3.
La conséquence d’une neutropénie est le plus souvent une réduction des doses de chimiothérapie avec une diminution de la dose-intensité pouvant avoir potentiellement un effet sur l’efficacité. Il existe un traitement prophylactique à mettre en œuvre soit de façon primaire (avant le début de la chimiothérapie), soit de façon secondaire (après la survenue d’une première neutropénie) grâce aux facteurs de croissance hématopoïétiques de type G-CSF (granulocyte-colony stimulating factor). Leur impact sur la diminution des neutropénies sévères et des neutropénies fébriles a été clairement démontré dans la littérature.
La prévention des risques infectieux liés à cette neutropénie pourra également être couverte par une antibiothérapie dite à large spectre, c’est-à-dire couvrant les bactéries les plus fréquemment rencontrées. Tout épisode fébrile entre deux cures de chimiothérapie doit alerter le patient qui devra contacter son médecin traitant ou le centre où il est traité afin d’adopter la démarche la plus adaptée.

L’anémie

Les répercussions de l’anémie sont l’altération de la qualité de vie en raison de l’asthénie et la nécessité de transfusions itératives. Il existe deux moyens de la combattre : la transfusion de globules rouges et l’érythropoïétine (EPO).
L’utilisation de l’EPO doit se faire dans le cadre stricte des recommandations. Actuellement, il est préconisé d’utiliser une EPO en présence d’une anémie induite par une chimiothérapie avec une hémoglobine (Hb) < 10 g/dL ; la valeur cible ne doit pas dépasser 12 g/dL chez la femme et 13 g/dL chez l’homme avec une surveillance de la numération et du risque thromboembolique. Le traitement par EPO doit être arrêté en l’absence de récupération de l’Hb après 6 semaines de traitement.
L’EPO est contre-indiquée en l’absence d’anémie non secondaire à une chimiothérapie.